C'est un projet que l'URM caressait depuis longtemps : reconstruire le porche à l'image du passé en mettant en oeuvre les techniques anciennes. Soucieuse de la sécurité, la municipalité préconisait plutôt d'abattre ce qui en restait. Mais à force de temporiser depuis des années, le vestige continuait de s'écrouler.
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Côté rue du Château
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Côté logements
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L'URM n'est pas une entreprise. Sa vocation est de transmettre, par
des chantiers d'expérimentation et de façon pédagogique, les
savoir-faire traditionnels du bâtiment. L'équipe d'Alain Monrozier pouvait monter un chantier-école avec des stagiaires de l'Union Rempart et des bénévoles locaux mais ne pouvait pas envisager de réaliser les travaux entièrement à ses frais.
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Raser ?.. Ou réédifier ?
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Enfin, devant l'insistance de l'association, en 2022 un budget de 15 800 € fut débloqué par la municipalité. Les élus permettaient en outre à l'URM de récupérer quelques pierres du bassin qui venait tout juste d'être démoli derrière la mairie.
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David Soulam et Mohammad Kerssemakers |
Un maçon tailleur de pierres (Ets Scarabe, St-Genis Laval) et un charpentier spécialiste du travail en bois vert
http://www.latelierduboisvert.fr allaient encadrer les premiers volontaires pendant 15 jours en avril.
L'achat s'imposait de certains outils, comme un compresseur et une bétonnière, car tout ne peut pas s'emprunter. Quant à l'hébergement et aux repas, ils seraient assurés par Puits'art, association partenaire.
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Les stagiaires apprennent à monter un échafaudage... et réussissent. Voir le sourire de Lara.
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Deux groupes se forment, l'un autour de David, pour s'initier d'abord à l'art de casser du vieux ciment, l'autre avec Momo, à l'intérieur de la chapelle de Beaumont, pour dessiner les plans d'une structure en bois qui deviendra le toit du porche. Les deux groupes changent de poste alternativement afin de bien comprendre l'ensemble du projet. Tess y met toute son énergie.
Peu à peu... (mais on dirait de moins en moins !) les choses se précisent. Certains habitants du château se posent des questions devant la tournure que prend le chantier !
Elisa et Charlotte se prennent au jeu.
En apprenant on s'amuse bien.
Et le soir, l'une ou l'autre association partenaire vient raconter des histoires (poésie avec André Leenhardt) ou danser le Rigodon (La Bise du Connest...) ou encore, l'URM fait visiter le patrimoine local (les rues de la ville, avec Les Amis du Musée matheysin), le porche de Valbonnais directement en lien avec notre chantier... Et l'intérêt de ces visites s'approfondit les jours suivants en causeries avec les artisans, autour de la table.
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Sous le pont de la Roizonne...
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Les stagiaires construisent avec Momo pour David un "vau" qui permettra de placer les pierres en un arrondi harmonieux au-dessus de l'entrée du porche.
Puis Lara, Patrick et... tous les autres, enlèvent le vau. Le moment est venu de démonter la charpente assemblée dans l'atelier.
et de la transporter, en pièces détachées, vers son emplacement définitif...
Pendant ce temps, Christine est à la bétonnière... Mohamed à la brouette...
La pause. Puis David calcule la taille de ses pierres...
Jérôme taloche sec... et Jacques cherche l'aplomb.
Enfin, la charpente est entièrement reconstituée sur place. Henri plante le bouquet traditionnel sur le futur toit et David scelle dans la maçonnerie un bocal en verre qui contient, sur un papier cristal, la signature de tous les participants.
Avec Momo, on commence à poser les ardoises,
Jean-Marc se confronte aux arêtiers.
Mais fin juin arrive, on n'a pas fini et d'autres stagiaires arrivent pour un autre chantier... On se donne rendez-vous pour les finitions dans un mois.
Fin juillet, pose solennelle de la dernière ardoise par Alain !
Pour recréer les marches et accéder à la cour par le porche, la municipalité de La Mure passera probablement à l'URM une nouvelle commande de chantier participatif.